Le biochar, une solution quatre-en-un pour le sol et le climat
L’agriculteur zougois Franz Keiser s’est lancé dans la fabrication de biochar, un charbon aux propriétés fertilisantes obtenu en pyrolysant des déchets de bois.
En parallèle de son domaine de 13 hectares et de son atelier d’engraissement de bovins, Franz Keiser gère depuis 2011 une centrale de pyrogazéification à Neuheim (ZG). Il valorise ainsi 2700 m3 de déchets de bois, issus du déchiquetage ou des travaux de taille d’arbres fruitiers réalisés par ses voisins agriculteurs. Ces déchets de bois sont convoyés à l’intérieur d’un réacteur où la température dépasse les 500°C. En l’absence d’oxygène, ils sont dégradés en un charbon appelé biochar. Le gaz produit par la pyrolyse est alimente en chaleur l’installation, autonome d’un point de vue énergétique à 96%. La chaleur résiduelle permet de sécher les copeaux de bois et chauffe les habitations attenantes. Outre ses propriétés de fertilisant indirect du sol et ses qualités de régulateur métabolique pour le bétail, le biochar est également reconnu comme un moyen efficace de séquestrer du carbone, et donc digne d’intérêt dans la lutte contre le réchauffement climatique. Le projet de Franz Keiser a d’ailleurs été soutenu par la Fondation suisse pour le climat. Les 450 m3 de biochar produites à l’année sont en premier lieu valorisés par les agriculteurs, qui l’intègrent dans l’alimentation de leur bétail, ou dans les fumiers compostés.